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Pierre Mahy, Paysagiste reconnu, réalise la création et l'aménagement et l’ entretien d'espace vert de qualité (parcs et jardins) pour les particuliers, entreprises et collectivités locales en France & à l'étranger. Situé à proximité de Lille et Paris, nous intervenons principalement en france dans les régions Nord pas de calais, Arras, côte d’ opale, Picardie, Somme (Abbeville), Normandie, Oise, Ile de france...

 

 


Conseil / Etude / Création / Entretien /  Elagage / Abattage / Elagueur / Clôture / Terrasse / Accés – voiries / Terrasse bois / Terrassement / Jardinier paysagiste / Paysagiste conseil / Architecture paysagère / Paysagiste / Pépinière / Conseil - Etude / Paysagiste Arras/


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© 2005- All rights reserved Pierre Mahy Paysagistes              319 Plaine Bouchart 62155 Merlimont FRANCE                 T+33(O)321949297

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un paysagiste est un artisan dont le métier consiste à concevoir l'espace extérieur d'une habitation ou d'un bâtiment, afin de le rendre plus attrayant. Le paysagiste est « l'artiste qui crée dans le domaine du paysage : La notion actuelle de paysage est somme toute assez récente. Avant d'être l'objet de représentations artistiques ou d'études architecturales, le paysage était un pays au sens originel du terme, c’est-à-dire une portion du territoire national avec une identité bien marquée, un lieu de vie et de travail pour les habitants locaux qui font partie de ce pays.On peut entendre aujourd'hui des expressions comme « paysage politique », « paysage médiatique », etc. Le paysage peut donc également désigner un ensemble contextuel : vision des choses à un temps donné, le paysage est en constante évolution.La notion de paysage oscille entre deux pôles Le paysage considéré comme la résultante de l'action conjointe de l'Homme et du monde vivant (animal, végétal, fongique, etc.). C'est cette conception qui prédomine en écologie du paysage, écologie étudiant dans le temps et l'espace (unités biogéographiques) la dynamique et l'agencement des taches du paysage aux échelles intermédiaires entre le planétaire (biosphère) et le local, les communications, les barrières, les fragmentations.Le paysage considéré comme la perception visuelle qu'on a de son environnement à perte de vue, à l'exception des points d'intérêts proches de l'observateur. On s'est référé également au paysage pour désigner sa représentation dans une œuvre. Les notions de patrimoine, d'esthétique et d'aménités donnant alors une valeur à ce paysage, variant selon les époques et jugée plus ou moins subjective et relative selon les acteurs. Dans l'antiquité grecque et romaine, le paysage n'est peint que comme fond ou environnement pour mettre en contexte une scène principale. Durant tout le Moyen Âge chrétien et la Renaissance, le paysage n'est conçu que comme œuvre divine et sa représentation fait référence à son créateur.À la Renaissance, le paysage sert à exprimer les utopies urbaines et politiques émergentes. D'abord « perçu » au travers du cadre des fenêtres dans les tableaux représentant des scènes intérieures, il va prendre une place de plus en plus importante, jusqu'à occuper toute la surface de la toile. Parallèlement, les personnages des scènes religieuses en extérieur vont « rétrécir » jusqu'à n'être presque plus symbolisés que par les éléments du paysage (ex. : le Christ par une montagne).Le paysage ne prend toutefois véritablement son essor qu'au XVIIe siècle, avec le développement du collectionnisme. En Flandres, la première représentation de paysage indépendant est celle de Joachim Patinir. On distingue alors trois types de paysages :le paysage classique, où se trouve représentée une nature idéale, grandiose, domptée par l'Homme. La représentation n'est alors pas crédible, mais recomposée pour sublimer la nature et la rendre parfaite ; en général, une histoire se cache dans ce type de paysages, dont les poncifs sont la présence d'éléments d'architecture romaine, combinés à une montagne ou une colline et à un plan d'eau. Les trois centres important de ce type de représentations sont Rome, avec Annibale Carracci, le créateur de ce type, et ses suivants l'Albane, Le Dominiquin, Poussin…, mais aussi Paris et la Hollande.le paysage naturaliste propose une vision plus humaniste, de l'harmonie entre l'Homme et la nature. En général, celle-ci est grandiose, abondante et sauvage, représentée lors de tempêtes, d'orages. Si cette vision est plus crédible, il n'est pas nécessaire qu'un lieu précis soit représenté. On trouve les représentants de ce type plutôt dans les écoles du nord, avec Rembrandt, Salvator Rosa et Rubens.le paysage topographique, qui représente nécessairement un lieu précis et identifiable, avec une nature présentée de manière plus humble. Ce genre est assez caractéristique de l'école hollandaise, où les peintres sont extrêmement spécialisés (il existe des peintres de paysages d'hiver, de forêts, de canaux, de villes…)À l'époque romantique, le paysage devient acteur ou producteur d'émotions et d'expériences subjectives. Le pittoresque et le sublime apparaissent alors comme deux modes de vision des paysages. Les premiers guides touristiques reprennent ces points de vue pour fabriquer un regard populaire sur les sites et les paysages.L'impressionnisme et l'école de Barbizon donneront ensuite un rôle très différent au paysage en en faisant l'objet d'une observation méticuleuse et relative en termes de lumière et de couleurs, dans l'objectif de créer une représentation fidèle à la perception vécue que peut en avoir un observateur. Cette fidélité, qui s'exprime par exemple dans les contrastes et les touches de façon « vibrante », est sans doute une des sources de la passion pour l'impressionnisme (on parle souvent de miracle impressionniste pour la précision du rendu d'artistes comme Claude Monet).L'abstraction sous ses différentes formes retirera ensuite une grande partie de son importance au paysage en limitant la portée du réalisme et de la représentation, bien que l'on emploie souvent l'expression « paysagisme abstrait » à propos de plusieurs peintres non figuratifs (Bazaine, Le Moal ou Manessier).Le géographe Paul Vidal de la Blache, fondateur de l'école des Annales, a largement contribué à forger l'approche géographique des paysages dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le paysage est alors conçu dans une visée objective et généalogique : il est le résultat des actions des hommes s'adaptant à leur environnement naturel au cours de l'histoire. Il devient un vaste ouvrage où le géographe peut distinguer les éléments naturels des éléments culturels, et leur intime mélange dans bien des régions, se succédant au cours du temps. Cette approche a longtemps dominé la pensée géographique française du paysage. Mais elle évacuait la question de la subjectivité, et celle de l'approche esthétique du paysage, c’est-à-dire celle du monde des Arts.Dans les années 1970-1980, les géographes, sous la houlette de Georges Bertrand, ont commencé à considérer le paysage comme un objet hybride, faisant appel à la fois aux sciences naturelles (géomorphologie, écologie végétale, climatologie) et aux sciences sociales (territorialisation de l'espace, perception, phénoménologie, symboles politiques…). Georges Bertrand a ainsi créé un concept ternaire d'étude : géosystème - territoire - paysage, permettant d'étudier les dynamiques du paysage et son évolution. Une telle conception permettait de rendre compte de l'évolution d'un paysage, dépendant à la fois des processus naturels et des aménagements humains, dépendant des perceptions et des idéologies. Dans son article "Paysage et géographie physique globale" (Revue de géographie des Pyrénées et du Sud-Ouest, 1968) G. Bertrand, en se référant au paysage, synthétise cette idée en affirmant : "C'est, sur une certaine portion de l'espace, le résultat de la combinaison dynamique, donc instable, d'éléments physiques, biologiques et anthropiques qui, en réagissant dialectiquement les uns sur les autres, font du paysage un ensemble unique et indissociable en perpétuelle évolution".Depuis une vingtaine d'années, l'étude des paysages par les sciences humaines est particulièrement vive en France, à travers les ouvrages d'historiens comme Alain Corbin ou de géographes comme Jean-Robert Pitte. Ce dernier se place dans une posture rompant avec les principes de Vidal de la Blache. Il insiste largement sur la place de la subjectivité et de l'évolution des perceptions, à travers nos modes de vie (voiture, avion, train) que les artistes viennent révéler grâce à leurs œuvres. Alain Corbin élargit aussi la question de la perception paysagère en ne la cantonnant pas qu'au visuel mais à tous les sens. Il a ainsi parlé de « paysage sonore » dans son ouvrage sur les cloches dans les campagnes françaises. La distinction entre une approche naturaliste du paysage et une approche culturaliste a été exprimée le plus fortement par le philosophe Alain Roger dans son célèbre essai Paysage et environnement : pour une théorie de la dissociation (1996, « Paysage et environnement : pour une théorie de la dissociation », in Le Dantec Jean-Pierre, Jardins et paysages, éd. Larousse) qui en appelle à totalement distinguer les deux notions.Une définition du paysage aujourd'hui largement partagée est celle contenue dans la Convention européenne du paysage, signée sous les auspices du Conseil de l'Europe en 2000[1]. Selon cette définition « Le paysage définit une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ».]La notion de paysage prend une autre dimension lorsque l'on franchit l'Atlantique. Le paysage américain, et particulièrement celui du Grand Ouest, rompit avec bien des canons européens. La découverte des grands espaces occidentaux des États-Unis (la conquête de l'Ouest), lors de la seconde moitié du XIXe siècle bouleversa totalement ses découvreurs, dignes successeurs de Humboldt. Ils furent face à des espaces sauvages, en regard d'une Europe quasi-entièrement anthropisée, et d'échelles sans commune mesure avec ceux de l'Ancien Monde. De plus ce fut l'occasion à un nouveau medium artistique de fournir sa vision du paysage : la photographie, alors que jusqu'à présent c'était la peinture qui avait eu la charge de cette représentation. Les photographies d'Ansel Adams dans le massif de la Yosemite Valley en sont exemplaires. C'est à cette occasion qu'a été forgé le concept américain de wilderness, difficile à traduire (sauvageté, monde sauvage, naturalité ?), pour qualifier ces grands espaces vierges.L’étude de paysage est délicate et controversée. Les tentatives de synthèse d’histoire rurale ou d’histoire du paysage de telle ou telle région, ayant l’ambition d’exploiter des sources écrites et non écrites, sont généralement soit des travaux rapprochant de manière superficielle des données archéologiques, morphologiques et textuelles pour produire un discours historique, soit des ouvrages de paléogéographie lacunaires et parfois anhistoriques.La cause d’un tel échec est de vouloir réduire le réel à une schématisation systématique dès que celui-ci est perçu comme paysage aux formes complexes. Les historiens ont donc plus fait l’histoire d’un paysage irréel à force d’être réduit à des schématisations successives, que l’histoire la plus "réelle" possible de l’objet.Or, le paysage n’est pas seulement une structure que l’on peut schématiser : il est un fonctionnement, une interaction dynamique permanente entre des éléments physiques et des éléments sociaux, et l’étude de la morphologie des paysages du passé doit donc être une géographie des espaces des sociétés du passé rendant compte de leurs dynamiques de transformation.Etudier un paysage considéré comme fonctionnement, interaction dynamique, est rendue d’autant plus difficile qu’elle s’inscrit dans une situation épistémologique particulière d’une part, l’histoire a pris l’habitude de se priver d’espace, à force de le réduire à un stéréotype, à une idée d’espace. d’autre part, la géographie est partagée entre géographie physique et géographie humaine ;enfin, l’archéologie actuelle est profondément marquée par les sciences du paléoenvironnement, permettant l’accès aux composantes végétales et animales du paysage ancien, et par la géoarchéologie, traitant du sédiment, de son évolution et de sa relation avec les sociétés, de par l’aménagement du paysage et de l’agriculture.Ainsi, une étude de paysage, qui pourrait être dite « archéologie des paysages », « morphologie dynamique des paysages » ou encore « paléogéographie », est donc au carrefour de plusieurs disciplines.Cette nécessité de rapprochements de disciplines est perceptible dans les différentes voies d’accès à la connaissance du paysage :L’exploitation des textes, des inscriptions, des cartes, des itinéraires, de la toponymie, etc.Les sources archéologiques, offrant une vision matérielle et ponctuelle de la réalité des structures (agraires ou autres)La prospection, avec son approche spatiale et matérielleL’archéomorphologie, cherchant à partir d’images du paysage ses formesLes sciences du paléoenvironnement, permettant de connaître les sols, les végétaux et les animauxPour une étude de paysage, il ne suffit pas d’articuler entre elles des disciplines autonomes (histoire, géographie, etc.) possédant leur propre méthode et leur corpus documentaire. En effet, le paysage est à la marge de disciplines qui ne s’articulent pas vraiment :L’histoire, analysant les textes ;La géographie, analysant les régimes agraires et les phénomènes d’urbanisation ;L’archéologie, étudiant les sites ;La géologie des profondeurs.L'étude de paysage appelle donc une nouvelle organisation des champs scientifiques permettant une approche systémique. Ces questions ont été largement traitées par Gérard Chouquer (directeur de la rédaction des Études rurales)[2], François Favory ou encore Philippe Leveau.Le paysage naturel fait désormais l'objet d'un discipline scientifique à part entière, l'écologie du paysage, et est considéré comme un patrimoine commun à préserver.En aménagement du territoire, la prise en compte des aspects paysagers d'un quelconque projet d'aménagement (rénovation, remembrement agricole, autoroutes, etc.) est désormais presque obligatoire. En effet le Plan local d’urbanisme des communes doit désormais le prendre en compte, et des lois comme celle du 8 janvier 1993 (dite "loi Paysage") permet la protection du paysage en tant que tel. Ainsi la plupart des projets d'aménagement, comme les plans de gestion des espaces naturels, comportent au préalable une analyse paysagère du milieu.
En application des principes de la Convention européenne du paysage, les pays européens sont tenus d'inventorier leurs paysages dans un souci d'aménagement, de gestion ou de préservation. En France, cet inventaire est réalisé sous la forme d'atlas de paysages, à l'échelle départementale ou régionale.L’administration du paysage est encore récente. La première loi s’y rapportant date de 1906 et la stabilisation du service qui en a la charge s’est opérée en 1995 avec la création de la sous-direction des sites et paysages au sein de la direction de la nature et des paysages au ministère de l'écologie et du développement durable. Emmanuelle Heaulmé (École d’architecture et de paysage, Bordeaux) distingue trois grands modèles de perception et d’action qui, au cours du XXe siècle, ont ordonné la patrimonialisation des paysages :le « paradigme du pittoresque » : le paysage s’impose comme objet patrimonial dans la mesure où il se prête à un rapprochement avec une œuvre peinte (lois 1906 et 1930 sur les sites et monuments naturels)le « paradigme de l’environnement » à partir des années 1950 : inscription et classement, dans les années 1960 et 1970, de grands paysages naturels (ex. Landes et Gironde), et apparition d'une nouvelle politique qui s’attache, au-delà de la simple protection, à mettre en œuvre une véritable gestion des sites.le « paradigme du paysage culturel » depuis les années 1980 : attention portée au paysage en tant que forme sensible d’une interaction dynamique du naturel et du social.L’État s’est donc peu à peu doté de pouvoirs réglementaires importants, notamment en faveur des paysages exceptionnels dits patrimoniaux. La loi de 1930 relative à la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque permet le classement des paysages les plus exceptionnels au titre des sites. Le classement offre une protection renforcée en comparaison de l'inscription, en interdisant, sauf autorisation spéciale du ministre compétent, la réalisation de tous travaux tendant à modifier l'aspect du site. Par ailleurs, les directives de protection et mise en valeur des paysages visent à assurer de façon sélective la préservation et la mise en valeur des principaux éléments structurants d’un paysage. Il existe également d'autres instruments de protection pour la sauvegarde des espaces naturels exceptionnels comme les réserves naturelles nationales, les parcs nationaux, les réserves biologiques, etc. Enfin on peut citer l'apparition de règles spécifiques dans certains espaces fragiles et/ou convoités, comme la loi montagne et la loi littoral, ou la création d'un sanctuaire pour les mammifères marins en Méditerranée (« sanctuaire Pelagos », accord fait à Rome le 25 novembre 1999).A l'échelle internationale, le classement au patrimoine mondial de l'UNESCO reconnait des sites d'une valeur patrimoniale exceptionnelle universelle pour l'humanité. Ce classement a été introduit par la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel en 1972. En 2008, 33 sites sont classés au patrimoine mondial, culturel et naturel en France et 878 dans le monde. A noter, le classement du Val de Loire de Sully sur Loire à Chalonnes sur plus de 85 000 ha en tant que paysage culturel exceptionnel.En France, en 1971 a été créé un ministère chargé de la protection de la nature et de l'environnement, et depuis 1995, le ministre chargé de l’environnement et du développement durable est, au sein du gouvernement, responsable de la politique des paysages, cadrée notamment par la loi paysage. Depuis 1989, le ministère décerne un prix du paysage chaque année à des paysagistes et des collectivités pour leurs projets.Il faut enfin rappeler que la plupart des instruments de protection paysages relève des collectivités locales. Les élus locaux jouent un rôle central car ils se font les porte-parole des attentes de leurs administrés et ils justifient la pertinence locale des problèmes paysagers avec une argumentation sociale.On constate donc la progressive mise en place d’une véritable politique des paysages, laquelle a pour objectif de « préserver durablement la diversité des paysages français ».La mise en productions diverses et aménagements de la nature par les paysans est de première influence sur les paysages. Parfois, une conscience aigüe de ce pouvoir et un amour certain pour leur "pays" les transforment en paysagistes.La gestion des jardins et des espace verts a donné lieu à une forme de spécialisation de l'architecture qui prend en compte les particularités de la mise en valeur, de la construction ou de la modification des paysages ou de portions de paysages.On parle alors des activités de paysagistes, d'ingénieurs paysagistes ou d'architectes-paysagistes, selon les contextes. Par le passé, le paysagiste était appelé jardinier. On le définissait comme dessinateur de jardins et de parcs. Le terme de paysagiste est apparu au XXe siècle. Ce métier a connu son essor à l’aube des années 1980, en réaction à l’architecture des années 1960 qu'on peut caractériser de « très béton ». Le développement des villes, la création de villes nouvelles ou encore la construction de résidences secondaires exigent l’intervention de spécialistes en paysage. Les Métiers du paysage ont connu une évolution technologique sensible : nouveaux matériaux, machines, nouvelles méthodes de culture.

Différents types de paysagistes [modifier]

Sous le vocable commun de paysagiste, on distingue plusieurs métiers :

L'architecte paysagiste [modifier]

Article détaillé : Architecte paysagiste.

L'entrepreneur paysagiste [modifier]

Article détaillé : Entrepreneur paysagiste.

Le paysagiste maître d'œuvre [modifier]

En amont, il aide à définir une politique sur le paysage ou un projet. Il a en charge l'analyse du paysage à l'échelle d'une grande région ou d'un site précis dans le cadre de l'élaboration d'un document d'orientation ou de planification (plan de paysage, charte paysagère, SCOT, PLU), d'un grand projet (création, requalification ou recherche d'une implantation d'une infrastructure, d'un équipement, d'un quartier) ou de projets plus ponctuels.

Les intervenants sur le paysage sont nombreux : agriculteurs, particuliers faisant construire, chef de projet d'infrastructure, promoteurs, carriers, exploitants d'éolienne... Le rôle du conseil consiste alors à engager une réflexion sur l'évolution du paysage. En tant que médiateur, il aide à coordonner plusieurs politiques ou opérateurs autour d'un projet commun et partagé

d'évolution du paysage. Ces outils sont multiples et vont du plan, à la charte, le cahier de recommandation, le règlement, le cahier d'orientations...
À partir d'un programme, il a en charge la création ou la requalification d'espaces publics (places, rues, traverses de bourgs, espaces résidentiels), d'un parc ou d'un jardin, la conception d'aménagement touristiques et de loisirs, etc.
Le paysagiste maître d'œuvre peut alors en assurer la conception, estimer le projet financièrement et en définir les modalités techniques de réalisation (choix de matériaux et de mises en œuvre), aider à définir des entreprises, suivre le chantier, etc.
Ses champs d'action sont nombreux : requalification de friches, de berges, d'espaces publics urbains, quartiers résidentiels, zones d'activités, création de sentiers en hauts lieux, aménagement du littoral, de voies de tramway, etc. Il est autant amené à intervenir sur des sites patrimoniaux que jugés disqualifiés. Un architecte paysagiste est une personne capable de créer du sens à un lieu, à un espace naturel et/ou artificiel.
L'architecte paysagiste, développe un paysage, en lui donnant un intérêt, donc en y construisant. L'architecte paysagiste peut tout aussi bien réaliser les plans d'un jardin public tout comme il peut réaliser les plans d'un paysage urbain ou d'une construction publique et/ou privé. Il est, entre autres, chargé de réaliser des plans afin que le paysage soit captivant. Selon les contrats, les objectif sont totalement différents. S'il s'agit d'un paysage touristique, il fera le nécessaire afin que le paysage donne envie. S'il s'agit d'un paysage relaxant et calme, il fera le nécessaire afin d'obtenir un jardin public, sans rien d'autre que de la végétation et quelques fontaines et statues. Cet exemple est, bien sûr, très bref.
Le paysagiste est une personne qui crée dans le domaine du paysage, c'est un artiste!!!
Le jardinier ou l’entrepreneur d’espaces verts est celui qui met en œuvre les travaux dans un jardin.

 

En France, l'Architecte Paysagiste est obligatoirement titulaire d'un diplôme d'Architecte qui peut être complété d'un diplôme de niveau Bac+3 ou Bac+5 qui peut être reconnu par l'Association Belge des Architectes de Jardins et des Architectes Paysagistes le cas échéant. En effet, le titre d'Architecte, en France, étant règlementé par la Loi comme dans la majorité des pays, celui-ci porte le nom de Paysagiste et/ou de Paysagiste DPLG si il est titulaire du DPLG (Diplômé Par Le Gouvernement), et d'ArchitectePaysagiste DPLG si il est titulaire d'un double diplôme.
La spécificité de l'architecte paysagiste par rapport aux autres professions se situe ainsi :

  • vis-à-vis de l'environnementaliste : dans son aptitude à intégrer la dimension subjective, culturelle et sociale du paysage, et à mettre en œuvre sa propre créativité.
  • vis-à-vis de l'architecte : dans son aptitude à intégrer non seulement le végétal, mais plus généralement la complexité, l'évolution et l'incertitude d'un milieu vivant, du jardin au territoire, de la ville à la campagne.
  • vis-à-vis de l'urbaniste : dans une culture et une histoire professionnelle qui prend son origine entre la ville, campagne et nature ; dans son aptitude à faire du site le guide du projet (et non, à l'inverse, à imposer un projet sur un site), à privilégier les relations entre les objets (et non à traiter les objets pour leur individualité propre), à traiter les articulations et préserver des espaces vides, et plus généralement à reconquérir les espaces déstructurés.

Complémentaire et partenaire de l'écologue et de l'architecte, partageant des savoir-faire avec l'un ou l'autre, l'architecte paysagiste ne se confond pour autant ni avec l'un ni avec l'autre, c'est un spécialité spécifique 'à la Française'. Si l'architecte travaille sur un projet défini, l'architecte paysagiste, comme l'écologue, gère un processus qui n'est que partiellement déterminé. L'écologue est un géographe, un ingénieur, un scientifique, l'architecte paysagiste est un créateur. Il est de plus en plus également considéré comme un médiateur et un pédagogue, dans le sens où son action est révélatrice de la réalité inhérente et des modes de perceptions de notre environnement.

Histoire de la profession [modifier]

Voir l'historique dans Architecture du paysage.
Cette profession « touche-à-tout » reste encore difficile à cerner pour deux raisons : d'une part du fait même de son interdisciplinarité ; d'autre part à cause de l'absence de réglementation sur le sujet. Contrairement à la profession d'architecte, la profession d'architecte paysagiste n'est pas reconnue juridiquement, et n'est donc soumise à aucune appellation stricte.[réf. nécessaire] Depuis le XXe siècle, l'ingénieur paysagiste travaille surtout au sein d'agences de paysage et réalise aussi bien des études que des missions de conception et de réalisation d'aménagement paysagers.

Les paysagistes aujourd'hui [modifier]

Les architectes paysagistes contribuent dans la pratique de sa profession, au développement durable à travers une démarche triple :

  1. Une analyse pluridisciplinaire du contexte : grâce à la mise en relation d'informations scientifiques, techniques et culturelles de plusieurs domaines, l'architecte paysagiste obtient une image « multicouche » de la réalité d'un espace ou d'un territoire.
  2. Une action pédagogique : en représentant cette réalité sous une forme compréhensible par le grand public, il communique sa vision des paysages, des territoires et des milieux de vie de manière à en faire saisir les modes et les dynamiques d'évolution, les avantages et problèmes à venir si cette évolution se poursuit, les enjeux concernant la maîtrise de cette évolution.
  3. Une action créative : en concevant et en organisant la mise en œuvre de nouveaux espaces à construire et/ou en participant à l'établissement de plans de gestions des espaces existants de manière à accroître l'équilibre et la diversité de l'environnement.

Par le passé, le paysagiste était appelé jardinier. On le définissait comme dessinateur de jardins et de parcs. Le terme de paysagiste est apparu au XXe siècle. Ce métier a connu son essor à l’aube des années 80, en réaction à l’architecture des années 60 qu'on peut caractériser de « très béton ». Le développement des villes, la création de villes nouvelles ou encore la construction de résidences secondaires exigent l’intervention de spécialistes en paysage. Les métiers du paysage ont connu une évolution technologique sensible : nouveaux matériaux, machines, nouvelles méthodes de culture.

Le métier [modifier]

La profession nécessite des connaissances et un savoir faire issus de nombreux autres corps de métiers (travaux publics et génie civil, architecture, décoration, etc. ). Les professionnels doivent donc être polyvalents, et ce à tous les niveaux : conception, réalisation, entretien des espaces. L’entreprise paysagiste est très liée à l’évolution de l’habitat. L’activité des espaces verts a beaucoup évolué dans différents domaines comme la création de jardins privés, parcs, et espaces verts d’accompagnement de bâtiments (écoles, HLM, hôpitaux, usines etc. ), terrain de sport, golfs, abords paysagers de voies de circulation, installations d’arrosage automatique intégré et entretien des espaces verts. Mais rares sont ceux qui réussissent à obtenir des salaires élevés. Un entrepreneur paysagiste débute en moyenne à un salaire brut de 1 200 à 1 400 € et un professionnel confirmé perçoit en moyenne entre 2 300 et 2 700 € et un ingénieur ITIAPE avec 2 ans d'experience dans une entreprise telle que ISS EV peut percevoir un salaire mensuel net de l'ordre de 1600 € à 1800 € (source Jo). Une bonne connaissance technique des plantes et de la géologie est évidemment nécessaire. Il faut également faire preuve de patience ; Un entrepreneur paysagiste doit parfois attendre plusieurs années avant de voir l’aboutissement de son œuvre, le temps que les arbres poussent et qu'ils fleurissent.

La clientèle [modifier]

Les diplômes toutes acceptations confondues [modifier]

Le certificat d'aptitude professionnelle agricole est le premier diplôme de l'entrepreneur paysagiste. Le brevet d'études professionnelles agricoles est le second diplôme. Il est de même valeur que le certificat d'aptitude professionnelle agricole (CAPA), le poste proposé sera celui d'ouvrier qualifié. Le baccalauréat professionnel agricole ouvre la possibilité de commencer comme chef d'équipe. Le brevet de technicien supérieur agricole donne le niveau d'un conducteur de travaux. Le titre de paysagiste DPLG (Diplômé par le Gouvernement), le diplôme d'ingénieur paysagiste ou d'ingénieur des travaux horticoles et paysagers, certaines spécialisations universitaires ou d'écoles spécialisées (ESAJ) forment aux métiers d'architecte paysagiste, de maître d'œuvre, de chargé de projet ou de chargé d'étude.
Un Paysagiste Créateur est un architecte paysagiste spécialisé dans la conception de jardins. Le Paysagiste Créateur est à la fois un homme de l’art qui réalise pour chaque projet une œuvre unique. Mais c’est aussi un technicien connaissant parfaitement les plantes, l’écologie, et les techniques de construction.
Domaines d'intervention

  • Jardins privés pour les particuliers
  • Jardins d'entreprises ou de fondations
  • Jardins des collectivités locales

Contrairement a l'architecte paysagiste qui peut travailler aussi bien en urbanisme qu'a l'échelle du grand territoire, le Paysagiste Créateur est spécialisé dans la conception de jardiL'ingénieur paysagiste se distingue de l'architecte paysagiste par une approche pluridisciplinaire et scientifique du projet de paysage.
Un ingénieur paysagiste est apte à :

  • conduire un projet de paysage : créer, coordonner, aider à la prise de décision, évaluer
  • dialoguer et collaborer avec les acteurs (professionnels, institutionnels, usagers…)
  • analyser et comprendre la dynamique des territoires, des collectivités et des entreprises
  • maîtriser la notion de qualité Paysage (produit, service et entreprise)
  • exercer des responsabilités de gestion ou/et de direction
  • concevoir et utiliser des technologies et services innovants
  • assurer des missions de recherche et d’enseignement

En France, trois écoles forment des ingénieurs paysagistes :

  • L'Institut National d'Horticulture et de Paysage (INHP, récemment renommé "Agrocampus Ouest centre d'Angers - INHP"), basée à Angers.
  • L'Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage (ENSNP), basée à Blois.
  • L'Institut des Techniques d'Ingénierie en Aménagements Paysagers de l'Espace (ITIAPE), basée à Lesquin (école créé par l'Union nationale des entrepreneurs du paysage dispensant une formation par alternance et qui est rattachée à l'Institut Supérieur d'Agriculture de Lille.)


Cette formation, axée aussi bien pour le monde de l'entreprise, de la maîtrise d'oeuvre ou de la maîtrise d'ouvrage se veut la plus complète possible.
De nombreux stages en milieu professionnel (en France et à l'étranger) permettent aux futurs ingénieurs paysagistes d'être rapidement opérationnels.
ns. Un jardin (de l'allemand "Garten" signifiant "enclos") est un espace extérieur ou intérieur, clos ou délimité où l'on cultive des végétaux, doté selon l'usage d'équipements hydrauliques, d'entretien, d'aides à la végétation, de circulations, d'espaces, meubles et constructions fonctionnels ou décoratifs. Ces végétaux peuvent être des fleurs, des légumes, des arbres fruitiers ou d’ornement, une pelouse, des collections végétales. Le terme est également accepté pour un espace clos constituant un décor entièrement minéral typique du jardin japonais.
Les jardins sont des objets de culture incontestables et universels. Contrairement à un patrimoine terminé qui se présente durablement de façon identique, les végétaux donnent aux jardins même les plus formels une dimension dynamique irréductible, qui change chaque jour, avec les saisons et les années. En 2009, pour les Français, le jardin est la deuxième "pièce" la plus importante de la maison juste derrière le salon, mais devant la cuisine[1] ! Un Français sur quatre considère en effet que l'adoption de comportements plus écologiques passe d'abord par un habitat plus vert et des villes plantées d'arbres. Plus de la moitié des propriétaires de jardin déclarent utiliser des techniques de traitement naturel sans pesticides ou engrais chimiques, récupérer les eaux de pluie ou encore composter leurs déchets organiques.
Selon Noé-Conservation[2], les jardins français couvrent plus d’un million d’hectares ; c'est 4 fois la superficie totale de toutes les réserves naturelles, ce pourquoi cette ONG encourage à y protéger la biodiversité et en particulier les papillons[3] (considérés comme bon indicateur de la biodiversité) qui ont par exemple au Royaume-Uni décliné de 71 % en 20 ans. Ce taux étant proche de ceux constaté dans la plupart des pays industriels et agricoles d'Europe de l'Ouest. Des jardins écologiques et des jardins partagés apparaissent en Europe notamment depuis les années 1990, notamment dans les écoquartiers, mais pas uniquement.

Les différents types de jardin [modifier]

Article détaillé : Types de jardins.
Le jardin peut être privé ou public.

  • Lorsqu'il s'agit d'un lieu public on parle plutôt d'un jardin public ou d'un parc quand il s'agit d'un jardin étendu attenant à un palais ou un château comme le jardin à l'italienne des villas toscanes.
  • Un jardin est le plus souvent un enclos attenant à une habitation, utilisé soit à des fins d'agrément, on dit alors « jardin d'agrément », soit à des fins utilitaires comme la production de légumes ou de fruits, on dit alors « jardin potager » ou « verger ».
  • Lorsque cet enclos est situé dans l'habitation, il s'agit d'un jardin d'intérieur (véranda ou jardin d’hiver).
  • Réunissant des collections de plantes à des fins scientifiques ou de loisir, on parlera de « jardin botanique ».
  • Lorsqu'il s'agit de cultures réalisées à des fins commerciales on parlera plutôt de culture maraîchère. Ces plantations sont souvent réalisées sous serres.
  • Si l'entretien est vraiment trop négligé, le jardin est dit « en friche ».

Le point de vue du peintre [modifier]

Apparus dès le début du XVIe siècle, les jardins à l’anglaise s’organisent selon des cheminements sinueux ouvrant sur des points de vue « pittoresque » (qui appartient, qui est relatif à la peinture) : ces points de vue sont des lieux où un peintre aimerait à poser son chevalet.
Il est donc naturel que leurs concepteurs soient fréquemment des peintres[1]. Loin du système géométrique des jardins classiques, conçus par des architectes, ils mettent en valeur à travers les points de vue un élément naturel remarquable : arbre rare au feuillage coloré, tronc torturé, pelouse, ruisseau, étang, prairie ou même éboulis et précipice. Le peintre William Kent (1685-1748) crée les premiers jardins paysages.
La composition du point de vue répond aux règles du tableau. On recherche l’équilibre des volumes, la variété et l’accord des coloris et des matières végétales.
À la perspective optique, exploitée dans le modèle classique, on substitue la perspective atmosphérique, inspirée de la peinture anglaise, dans laquelle les effets de profondeur sont créés par la brume qui noie les lointains ou bien par la variation des feuillages des différents bosquets du jardin.
L’organisation du jardin à l’anglaise en une succession de points de vue pousse les concepteurs à exploiter plutôt qu’à corriger les accidents du site. Les reliefs deviennent ainsi des belvédères, les effondrements des grottes. Le jardin est l’écrin de la demeure (ou du kiosque).

Historique du jardin à l’anglaise [modifier]

Jusqu’au XVIIIe siècle, l’influence française s’est répandue en Angleterre à l’architecture et à l’art des jardins. Les compositions « à la française », issues du jardin à l’italienne, sont extrêmement structurées, comportent des parterres géométriques, des jeux de symétrie et de perspective. L’objectif est alors de domestiquer la nature.
Le maître jardinier Georges London porta ce style à l’extrême du « classique hollandais » avec des buis strictement taillés, formes vertes immobiles .
La vogue de ce type de jardin prit fin en Angleterre sous l’influence d’une esthétique privilégiant la redécouverte de la nature sous son aspect sauvage et poétique. L’objectif n’étant plus de contrôler la nature mais d’en jouir.
Dès le milieu du XVIIIe siècle, dans une angleterre en pleine pré-industrialisation, le jardin irrégulier devient une réaction assumée à la rigidité des usines.
Cette conception allait submerger l’Europe. À Versailles, un jardin à l’anglaise est réalisé au Petit Trianon pour la reine Marie-Antoinette. Vallonné de collines artificielles, il comprend un petit lac, une grotte et un belvédère. Un réseau de chemins de promenades offre une multitude de points de vue soigneusement calculés sur tous les éléments remarquables du paysage[2].

  • Sa conception est irrégulière : chemins tortueux, végétation en apparence non domestiquée donnant une impression naturelle. Les accidents du terrain (vallons, pentes) sont conservés et exploités.
  • Présence d’arbustes, de fourrés et d’éléments architecturaux participant à sa décoration : Folie (fabrique de jardin), rochers, statues, bancs.
  • Association de diverses espèces ornementales. Les formes et les couleurs des végétaux sont variées. Les pelouses et les chemins agrémentant le jardin incitent à flâner.
  • L’itinéraire n’est pas balisé : la promenade dans un jardin à l’anglaise laisse une grande part à la surprise et à la découverte. Pas d’allées rectilignes guidant les pas du promeneur mais plutôt une sorte « d’errance poétique ».

Ce type de jardin n’est pas seulement un lieu clos. Il se veut paysage. Il se veut œuvre d’art.

L’esthétique du jardin à l’anglaise [modifier]

Objectifs esthétiques [modifier]

  • imiter la nature.
  • s’inspirer de son côté sauvage.
  • recréer l’effet produit par la nature sur l’âme humaine.
  • exhaler la poésie d’un lieu.
  • recréer un décor naturel dans une démarche aussi bien artistique qu’architecturale. Le choix des couleurs et des formes ayant pour objectif de composer une « peinture vivante » en opposition au style classique hollandais alors à son apogée. Le poète Joseph Addison "préfère contempler un arbre dans toute la luxuriance de ses branches et de ses rameaux plutôt que lorsqu’il est ainsi coupé et taillé en figure géométrique " et l’écrivain Alexander Pope met ces idées en pratique dans son jardin de Twickenham.
  • Le refus de la régularité topologique crée une esthétique du renouvellement.

Selon les saisons et les moments de la journée, le jardin « à l’anglaise » offre des sensations et des vues différentes. La métamorphose des éléments crée un lieu constamment renouvelé. Le rapport à la nature et par conséquent au monde, est ainsi réinventé en permanence.

Evolution de l’esthétique [modifier]

Les jardins « à l’anglaise » connaissent une évolution esthétique tout au long du XVIIIe siècle. puis du XIXe siècle..

  • Au début du XVIIIe siècle, ils composent des paysages évoquant l’Antiquité. Ouverts sur la campagne, ils apparaissent comme un prolongement du jardin. C’est le jardin anglais idyllique.



Jardin enclos de Barrington Court par Gertrude Jekyll

  • Au milieu du XVIIIe siècle, la composition paysagère se doit d’être sobre et sensuelle. C’est le jardin anglais sublime.
  • À la fin du XVIIIe siècle, le jardin « à l’anglaise » doit comporter des accidents de terrain (vallons, collines, pentes…) et jouer sur un contraste entre éléments peignés (c’est-à-dire réguliers) et sauvages. C’est le jardin anglais pittoresque.
  • Le jardin pittoresque « à l’anglaise » est devenu un genre européen au XIXe siècle. Sous le Second Empire, ce fut même l’art officiel des jardins en France.
  • Au XIXe siècle, en Angleterre, le jardin « à l’anglaise » connait des mutations esthétiques sous l’influence de personnalités au tempérament artistique affirmé comme Gertrude Jekyll (1843-1932). À cette période, le jardin « à l’anglaise » se définit plutôt comme un lieu d’expérimentation artistique. Gertrude Jekyll introduit les massifs colorés de vivaces en plates-bandes de fleurs, encore employés et admirés de nos jours sous le nom de «mixed-borders». De nombreux ouvrages lui sont consacrés.
    Ce type de jardin est qualifié de « jardin bourgeois, car il accorde une place importante à la fragmentation maniériste des espaces et à l’exaltation de la virtuosité dans le maniement des espèces naturalistes pour produire des effets de couleurs »[3].

La symbolique du jardin à l’anglaise [modifier]

Ce type de jardin se veut paysage et peinture.
Son agencement irrégulier, opposé à l’ordonnancement du « jardin à la française » le pare d’une symbolique de liberté qui trouva nécessairement un écho sous la Révolution française : au carcan du « jardin à la française » s’opposait la libre conception anglaise de tradition whig.
Le refus de la symétrie s’apparentait alors à un refus des codes.
Il devint le symbole d’une émancipation vis-à-vis de la monarchie absolue et de ses représentants.
Il s’agit pourtant d’un « décor » reconstitué : ainsi pour le confort des promeneurs un banc peut être placé afin de contempler une pièce d’eau ou de profiter de l’ombre des arbres. La sauvagerie de la nature est recréée, adoucie. L’évolution que ce type de jardin connut au XIXe siècle illustre bien cette re-création idéalisée de la nature.

Les grandes lignes du jardin anglais [modifier]

La plupart des jardins anglais ont une prédilection pour les roses odorantes et aux belles formes. Généralement plantées à l'écart, les roseraies fleurissent du début à la fin de l'été. Le jardinier amateur sera cependant plus avisé de s'inspirer d'un jardin de maison moderne, avec ses petits arbustes, ses rosiers à l'ancienne et ses plantes herbacées qui forment des plates-bandes bigarrées et durables.
Plantes herbacées
Les plantes herbacées et pluriannuelles restent toute l'année en terre, mais meurent cependant en hiver. Leurs feuilles et leurs fleurs sont souvent attrayantes et leur floraison s'étend du printemps à l'automne. N'hésitez pas à mélanger les plantes les plus différentes afin de conserver le plus longtemps possible des parterres riches en couleurs.
Roses
Les roses dévoilent toute leur beauté en été. Au printemps et après leur floraison, les roses permettent cependant de mettre en valeur les autres plantes en fleur et de faire ressortir leurs couleurs vives. Plantez vos plates-bandes en fonction de la hauteur des plantes. Les plantes les plus hautes doivent être placées à l'arrière des plates-bandes, suivies des plantes de taille moyenne et des plantes basses au premier plan. Plantez un nombre suffisant de chaque espèce, afin de créer des ensembles de couleur unis. Si vous disposez de grandes plates-bandes, il est possible de dessiner un motif en jouant sur la répétition de ces blocs de couleur.
Plantes grimpantes
Les plantes grimpantes, telles que les clématites, se conjuguent bien avec les rosiers, auxquels elles peuvent se mêler. Les plantes herbacées permettent également de camoufler les tiges nues des rosiers et enjolivent la composition d'ensemble. Une fois l'époque de la floraison terminée, les fleurs fanées doivent être coupées. Il est également recommandé de le faire pendant la saison afin de produire de nouveaux boutons.
De l’abondance…
L'abondance est le maître-mot dans les jardins cottage traditionnels. Imaginez-vous des plates-bandes débordantes de fleurs, devant un cottage, dont les murs et les portes seraient recouverts de roses. Si les fleurs des jardins cottage sont souvent identiques à celles des plates-bandes formelles, leurs lignes sont cependant plus fluides. L'utilisation de géraniums, d'hémérocalles, de vesces et de lys permet d'obtenir cette abondance de couleurs vives qui fait tout le charme des jardins cottage. Plantes annuelles N'oubliez pas non plus les plantes annuelles, c'est-à-dire les plantes qui accomplissent leur cycle de vie en une seule saison à partir de graines. Elles conféreront à votre jardin un aspect de saison, aux couleurs de l'arc-en-ciel. Choisissez des limnanthes douglasii jaunes et blanches, du cresson, des tournesols et des vesces.
Insectes
Bien que les jardins cottage n'aient pas pour fonction première d'attirer la faune, ils sont particulièrement appréciés des insectes. Les abeilles et les papillons remplissent une fonction précieuse dans tout jardin, car ils contribuent à polliniser les fleurs, chassent les insectes indésirables et confèrent au jardin couleurs et mouvements. Les coccinelles rouges et les mouches syrphides jouent également un rôle non négligeable dans la lutte contre les insectes nuisibles. Le fenouil, les renoncules et les soucis exercent un attrait irrésistible sur les insectes. Les papillons ont une prédilection pour le lilas, une plante surnommée à juste titre « arbuste à papillons ». Les insectes raffolent également des fleurs sauvages et des mauvaises herbes, telles que les orties et les marguerites des près, que l'on pourra laisser pousser dans les vergers et en bordure du jardin. Malgré l'aspect moins soigné de ces sections du jardin, la présence de mauvaises herbes le transformera en havre écologique plus accueillant. Les oiseaux contribuent également à lutter contre les insectes nuisibles et leur observation est une source de plaisir constante. Attirez-les dans votre jardin en les nourrissant régulièrement durant les mois d'hiver. Les oiseaux se seront ainsi habitués à votre jardin au printemps et ne manqueront pas d'y revenir.
Divisions et parterres
La division d'un jardin en différentes sections est une très ancienne méthode de jardinage anglais. La création de ces divisions, véritable « pièces » à l'air libre, suscite l'engouement depuis des siècles et a atteint son apogée au 20e siècle. Les lignes de partage revêtent une importance cruciale : outre qu'elles servent de cadre aux plantes, elles délimitent également les frontières du jardin et de chaque section.
Haies
Ces lignes de partage prennent généralement la forme de haies à feuilles persistantes et comportent souvent des arcades, que le visiteur peut traverser. Une fois les haies plantées, elles doivent être régulièrement taillées afin de former un mur vert. Les haies remplissent diverses fonctions. Elles peuvent être décoratives et arborer de magnifiques feuilles et fleurs, tout en donnant des baies à l'automne. Elles forment également un arrière-plan optique aux parterres de fleurs, que vous pourrez remplir de plantes aux couleurs les plus vives. Les haies peuvent conférer au jardin un sentiment d'intimité et de quiétude. Si vous optez pour des plantes odorantes, la haie retiendra et renforcera les parfums. Ces murs de plantes protègent également les fleurs des intempéries, et notamment des bourrasques de vent, facilitant ainsi leur implantation.
Haies basses
Si vous ne souhaitez pas diviser complètement votre jardin, rien ne vous empêche de lui donner plus de profondeur en plantant de petites haies basses. Pensez également à planter du buis, de la lavande, de la santoline petit-cyprès ou même de la salade, si vous avez un potager. Plantez-les en lignes de manière à créer un motif. Une fois les plantes établies, taillez-les pour obtenir des bandes de couleur. Remplissez ensuite les interstices avec des plantes, du gravier de couleur ou des plantes aromatiques si vous avez un jardin d'herbes.
Le jardin à la française ou jardin classique est un jardin à ambition esthétique et symbolique. Il porte à son apogée l'art de corriger la nature pour y imposer la symétrie. Il exprime le désir d'exalter dans le végétal le triomphe de l'ordre sur le désordre, de la culture sur la nature sauvage, du réfléchi sur le spontané. Il culmine au XVIIe siècle avec la création pour Louis XIV du jardin à la française bientôt copié par toutes les cours d'Europe[1].
L'organisation type du jardin à la française, héritier du jardin à l'italienne, est fixée dès le milieu du XVIe siècle.
Philibert de l'Orme, à son retour de Rome en 1536, réalise les jardins d'Anet. Il rapporte de son voyage ce sens de la proportion qui manquait aux jardins français, encore trop entachés du modèle du jardin enclos médiéval.
L'harmonie savamment calculée dans le dessin des parterres et l'emploi des surfaces d'eau venant s'intégrer aux compartiments de verdure sont les premiers exemples de ce qui constitue l'esprit du jardin classique[2] :

  • le plan est géométrique et exploite pleinement les nouvelles découvertes de l'optique ;
  • une terrasse surélevée le domine et permet au visiteur de saisir d'un seul coup d'œil l'agencement du jardin[3] ;
  • un axe perspectif passe par les appartements. Sur cet axe s'ordonnent symétriquement :
    • les allées ;
    • les figures géométriques des parterres et bassins ;
    • les alignements d'arbres.

Les compartiments libres de ce plan parfait sont occupés par les broderies de buis taillés, les parterres et les bosquets. Les allées sont rythmées par des statues et des topiaires.
Plus on s'éloigne du château et du cœur du jardin à la française et plus la campagne reprend ses droits, avec sa végétation naturelle de bois et de prairies.

 


Broderies dans les jardins du château de Villandry (Indre-et-Loire)
Formés au dessin d'architecture, les concepteurs de jardins français du XVIIe siècle laissent transparaître la prédominance de cet art majeur sur tous les autres.
Le jardin français est le prolongement de la demeure. Il domestique et ordonne la nature selon les principes de la géométrie, de l'optique et de la perspective. Le jardin est dessiné comme un édifice, en une succession de pièces que le visiteur traverse selon un parcours pré-établi, du vestibule aux pièces d'apparat.
Le vocabulaire architectural utilisé dans la description du jardin à la française traduit sans ambiguïté les intentions du dessinateur. On y parle de salles, de chambres ou de théâtres de verdure. On se déplace entre des murs de charmilles ou le long d'escaliers d'eau. On recouvre le sol de tapis de pelouse brodés de buis, les arbres sont taillés en rideau le long des allées.
Les hydrauliciens utilisent toutes leurs ressources pour meubler somptueusement le jardin. L'eau reproduit les cristaux des lustres, les bassins jouent le rôle de miroirs. Dans le bosquet du Marais à Versailles, le paysagiste de Louis XIV André Le Nôtre dispose des tables de marbre blanc et rouge pour servir des buffets. L'eau en s'échappant fabrique des carafes, des verres et des vases virtuels qui imitent le cristal[4].
Le contraste n'en est que plus fort lorsque le XVIIe siècle découvre le goût des jardins à l'anglaise qui eux, sont avant tout des jardins de peintres.

La perspective corrigée [modifier]

Le jardin à la française ne peut se réduire à l'application rigoureuse des tracés géométriques et des lois de la perspective. Dès la publication des premiers traités, au début du XVIIe siècle, des chapitres complets sont consacrés à la perspective corrigée. À la différence de la perspective optique, essentiellement théorique, la perspective corrigée anticipe les déformations liées aux effets de fuite.
De ces observations naissent des solutions originales : élargissement progressif des allées et des compartiments pour raccourcir l'échelle du jardin (Vaux-le-Vicomte), écartement des alignements d'arbres par rapport à l'axe théorique (Tanlay).
La liberté prise par les dessinateurs de jardins à la française avec les règles de la perspective idéale leur permet d'éviter la rigidité de la géométrie. Avec la demande croissante tout au long du XVIIe siècle de jardins de plus en plus ambitieux, on assistera alors à une inversion des valeurs. À Chantilly comme à Saint-Germain, le jardin n'est plus le prolongement du château mais le château est devenu l'un des accessoires du jardin, dont il occupe maintenant un compartiment
Le jardin japonais (日本庭園, nihon teien?), issu de la tradition antique japonaise, peut être trouvé dans les maisons privées, dans les parcs des villes, comme dans les lieux historiques : temples bouddhistes, tombeaux shintoïstes, châteaux. Au Japon, l’aménagement de jardins est un art important et respecté, partageant des codes esthétiques avec la calligraphie et le lavis. À l’inverse des jardins occidentaux qui préfèrent une composition géométrique, les jardins japonais cherchent à interpréter et idéaliser la nature en limitant les artifices. Certains des jardins les plus connus en Occident comme au Japon sont des jardins secs ou « jardins zen », composés de rochers, mousses et graviers.
Il est possible de dresser un catalogue succinct d’éléments « typiques » des jardins japonais, sans chercher plus loin les règles esthétiques qui gouvernent leur agencement. Le jardin est souvent organisé autour d’un bâtiment (comme une résidence ou un temple) depuis lequel il est destiné à être vu. Au-delà de l’architecture propre au bâtiment, on retrouve la plupart des éléments suivants dans de nombreux jardins :

  • des rochers, choisis pour leur forme, leur taille, leur couleur et leur texture,
  • de l’eau : mares, rivières, chutes ; dans le cas d’un lac central on y trouve souvent une île, et un pont ou des pierres de gué menant à l’île ; les étendues d’eau contiennent fréquemment des carpes koï ; contrairement aux jardins occidentaux on ne trouve presque jamais de fontaines,
  • du sable ou du gravier, sur lequel sont dessinés des motifs,
  • des éléments décoratifs : lanternes (traditionnellement de pierre), pagodes, statues, bassins d’eau, shishi odoshi (mécanismes faisant du bruit pour écarter les chevreuils ou les sangliers),
  • un salon de thé ou un pavillon,
  • une bordure comme une haie, une palissade ou un mur de facture traditionnelle,
  • des chemins de terre, de gravier, ou de pierres.

Ces éléments peuvent être réels ou symboliques : dans un jardin sec, l’eau est représentée par des graviers.
La composition d’un jardin japonais suit trois grands principes : la reproduction de la nature en miniature, le symbolisme et la capture de paysages. La miniaturisation a pour but la représentation de scènes différentes (montagnes, lacs, rivières, mer) dans un espace restreint ; en plus d’une réduction de taille, elle opère sur une réduction de la complexité — la simplicité est une caractéristique importante dans la plupart des styles japonais. Le symbolisme est issu de la fonction religieuse des premiers proto-jardins ; il sert également au travail de simplification. Enfin, la capture de paysages utilise des éléments distants extérieurs au jardin (bâtiments, collines, mer) dans sa composition scénique ; elle agit de concert avec les limites imposées du jardin pour l’insérer dans un contexte plus large.

Le symbolisme [modifier]

Parmi les représentations symboliques les plus fréquentes, un gros rocher isolé figure le mont Shumisen (Sumeru) du bouddhisme ou le mont Hōrai du taoïsme, la montagne des immortels. Deux îles ou deux pierres côte-à-côte, une basse et aplatie, l’autre élevée, représentent une tortue et une grue, qui elles-mêmes symbolisent la longévité et le bonheur.
Des groupes de rochers peuvent représenter le Bouddha et ses disciples : un trio figure alors Shakyamuni entouré de Monja et Fuken[1] ; Josiah Conder détaille même un groupement de 48 pierres dans le jardin d’un temple.
Ce symbolisme se raffine avec le temps : les premières îles « grue et tortue » ont des formes évidentes, qui sont de plus en plus suggérées au fil des générations. L’influence du zen ajoute le symbolisme de la partie pour le tout, et mène à un niveau extrême d’abstraction.

La perspective [modifier]

La perspective est liée au principe de miniaturisation : en jouant sur la taille des éléments proches et lointains (par exemple, en plaçant de grands arbres au premier plan et des arbres plus petits à distance), il est possible de donner l’illusion d’espace à certaines zones du jardin.
Au contraire de la perspective occidentale, reposant sur un plan horizontal et un point de fuite, la perspective du jardin japonais repose sur le « principe des trois profondeurs » de la peinture chinoise, avec un premier plan, un plan intermédiaire, et un plan lointain. Les vides entre plans sont occupés par des plans d’eau, de mousse, ou de sable.

La dissimulation [modifier]

Les jardins japonais ne se révèlent jamais complètement à la vue, pour des raisons esthétiques : cacher certains éléments selon le point de vue rend le jardin plus intéressant et le fait paraître plus grand qu’il ne l’est réellement. Le miegakure (見隠, « cacher et révéler ») utilise la végétation, les bâtiments et des éléments de décor comme des lanternes pour cacher ou montrer différentes parties du jardin selon la perspective de l’observateur.

 


Exemple de Shakkei : Isuien à Nara
Le shakkei (借景, « paysages empruntés » ou « emprunt du paysage ») est une technique japonaise utilisée par les paysagistes pour donner l’impression d’un jardin aux dimensions infinies, les jardins japonais étant généralement plus petits que les jardins chinois. Des arbres dissimulent les limites réelles du jardin, et des éléments distants (naturels comme des montagnes, ou construits comme des temples ou des pagodes) sont « capturés » dans la composition du jardin[2]. Les Japonais utilisaient autrefois le terme ikedori (« capture vivante ») pour cette technique.
Le shakkei recourt à quatre plans de composition distincts :

  • l’avant-plan joue un rôle relativement mineur,
  • le second plan utilise des éléments soigneusement positionnés pour lier le jardin aux paysages distants, et entraîner le regard vers ceux-ci,
  • le troisième plan est constitué par les limites du jardin (arbres, haies, murs) qui dissimulent les structures environnantes non désirées et créent le cadre qui permet de voir ces paysages lointains ; ces limites doivent être irrégulières et discrètes pour renforcer le lien (et ne pas causer de rupture voyante) entre le jardin et le paysage,
  • le paysage emprunté lui-même constitue le quatrième plan.

Ainsi, les montagnes situées au-delà du jardin semblent lui appartenir, et on pense pouvoir s’y rendre par les multiples chemins qui se perdent derrière les rochers.
Les premières descriptions de cette technique sont mentionnées dans un ancien manuel de jardinage chinois, le Yuanye (園冶). Il indique quatre types de shakkei : emprunt lointain (enshaku, 遠借), emprunt proche (rinshaku, 隣借), emprunt en hauteur (gyoushaku, 仰借) et emprunt en contrebas (fushaku, 俯借).
Parmi les jardins les plus célèbres utilisant la technique du shakkei, on trouve :

  • Tenryu-ji à Kyōto, qui utilise le mont Arashiyama, et constitue vraisemblablement l’utilisation la plus ancienne au Japon,
  • Enstu-ji et Shoden-ji à Kyōto, avec le mont Hiei,
  • Isuien à Nara, qui incorpore la porte Nandaimon du temple Tōdai-ji et les collines de Nara, dont le mont Wakakusa

L'asymétrie [modifier]

Le principe d'asymétrie évite qu'un objet ou aspect déséquilibre la composition en paraissant trop dominant par rapport aux autres, et rend celle-ci plus dynamique. Il associe le spectateur à la composition, en incitant à parcourir du regard d'un point intéressant au suivant.
Les techniques employées consistent à le mettre hors du milieu du champ de vision, ou à l'accompagner d'autres éléments. Par exemple, les pierres et les arbres sont souvent disposés en triangles, symboles de la trinité bouddhiste ; les triplets de pierres dans cette configuration sont appelés sanzon seki ou sanzon-ishi-gumi (三尊石組). De même, les pièces d'un bâtiment attenant au jardin peuvent être « encastrées » l'une après l'autre, en diagonale, selon un arrangement surnommé « vol d'oies », faisant partie du style shinden.

Enseignement des techniques [modifier]

L’art du jardinage est historiquement religieux et ésotérique ; il est transmis oralement (kuden) par un maître à ses élèves. Les manuels sont conservés secrètement et très peu diffusés. L’introduction du Senzui narabi ni yagyō no zu (1466) précise : « si vous n’avez pas reçu les enseignements par oral, vous ne devez pas faire de jardins » et se conclut par « ne montrez jamais ces écrits à des non-initiés. Gardez-les secrets ». Durant l'époque Muromachi, des jardiniers senzui-kawaramono (山水河原者) issus des castes basses kawaramono (河原者), côtoient les prêtres zen. Pendant l’époque d’Edo, les jardiniers deviennent une profession à part entière, avec sa propre guilde. Plus récemment, l’apprentissage se fait dans des écoles techniques, les senmon gakkō.

Éléments [modifier]

Enceintes [modifier]

Les jardins japonais sont systématiquement clos. La notion de grands espaces ouverts, comme les pelouses du château de Versailles, est étrangère à l’esthétique japonaise, habituée aux vallées et aux côtes. Les limites du jardin ont le plus souvent un aspect naturel : haies, grands arbres, remblais, murs de facture traditionnelle, palissades ou clôtures en bambou.
Les limites ne sont pas infranchissables : le jardin est le plus souvent lié à son contexte, par exemple via l’usage du shakkei.

Rochers [modifier]

Les rochers jouent un rôle essentiel dans les jardins, issu de leur rôle d'abri des esprits (kami) dans le passé animiste de la spiritualité japonaise. Ainsi, le Sakuteiki s'ouvre sur le titre : Ishi wo taten koto (L'Art de disposer les pierres). Les rochers apportent une forte note « organique » au dessein d'ensemble. Ils sont regroupés, à la manière de sculptures, à des fins d'illustration et de transition (entre une maison et son jardin, par exemple). Les compositions comportent souvent 2, 3, 5 ou 7 éléments.
Les roches sédimentaires (suisei-gan) sont lisses et arrondies ; elles sont placées au bord des plans d'eau, ou servent de pierres de gué.
Les roches magmatiques (kasei-gan) sont d'aspect plus brut ; elles servent elles aussi de pierres de gué, mais surtout d'accents forts. Elles symbolisent souvent des montagnes.
Les roches métamorphiques sont les plus dures et les plus résistantes ; on les trouve près des chutes d'eau et des torrents.
Pendant des siècles, les rochers étaient sélectionnés en fonction de leur forme et de leur texture, et transportés dans leur état d'origine (leur position naturelle était même conservée dans le jardin). Plus récemment, des pierres sont taillées (kiriishi), puis utilisées comme tabliers de pont, comme bassins d'eau, ou comme lanternes. Il s'agit le plus souvent de roches sédimentaires, les plus simples à tailler.

Sable et gravier [modifier]